A son tour, L’UDB Kreiz Breizh appelle les préfets de Bretagne à réviser leur réglementation afin de permettre une signalisation routière trilingue au bord de la RN 164.
Des élus des communes de Merdrignac et Mérillac ainsi que la présidente du Cac Sud 22 se sont émus de la seule présence du français et du breton et de l’absence du gallo sur les panneaux de signalisation du nouveau tronçon de la RN 164 entre Plémet et Trémorel. L’UDB rappelle que « Le breton sur les panneaux routiers fait suite à une longue lutte qui a duré une cinquantaine d’années. »
Un peu d’histoire
Dès les années 1970 et 1980, en effet, les militants de Skol an Emsav transforment les panneaux routiers unilingues en panneaux bilingues, à grand renfort d’autocollants. A partir de 1984 les militants de Stourm ar Brezhoneg (SAB) passent à l’action coaltar et barbouillent les panneaux de signalisation en français.
Les militants de SAB ont fait l’objet de nombreuses poursuites judiciaires se soldant par de lourdes condamnations. Ainsi, entre 1984 et 1988, les tribunaux ont jugé et condamné 19 militants au cours de 12 procès. Le cumul des condamnations s’élève à 29 mois de prison (avec sursis ou non) et 210 000 F (32 000 €) de dommage-intérêts.
Des avancées
En 1986, le Conseil Général 22 adopte le principe d’une signalisation bilingue, le département du Finistère en 1990, le département du Morbihan un peu plus tard…
Par contre l’État refuse de mettre en place une signalisation bilingue sur les panneaux des routes nationales dont il a la responsabilité.
Créé en 2005, le mouvement Ai’ta !, groupe de pression non violent, entre alors dans la danse, ses militants organisent de nombreuses opérations de démontage de panneaux en bordure des routes nationales de Bretagne. En 2018 ils obtiennent des services de l’État que les panneaux directionnels et touristiques des routes nationales soient bilingues en Bretagne. Excepté en Loire-Atlantique.
Une influence bretonne
Bien souvent les noms des communes en pays gallo ont une origine ou reçu une influence bretonne. Par exemple le nom Plémet, Pllemë en gallo, Plezeved en breton moderne, signifie la paroisse de saint breton Demet et le nom Trémorel, Tremorè en gallo, Tremorae en breton moderne, est formé avec le vieux-breton treb (village) et le nom de personne, en vieux breton, Morai.
Demande légitime
La demande d’avoir du gallo sur les panneaux directionnels est tout à fait légitime. Aussi l’UDB Kreiz Breizh appelle les préfets de Bretagne à réviser leur réglementation afin de permettre une signalisation routière trilingue au bord de la RN 164.
Les élus pourraient également généraliser les panneaux d’entrée et de sortie de communes en gallo : Merdrignac / Merdrigna, Trémorel / Tremorè… Et comme il est écrit le mot Ti-kêr sur les façades des mairies en pays bretonnant, écrire Mérerie sur les Mairies en pays gallo. Il est du ressort de chaque municipalité de prendre ces décisions. Une très bonne manière pour rendre le gallo visible dans la vie publique.
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La suite est à retrouver dans l’Hebdo de la semaine.