Bédée : Quand les agriculteurs parlent aux agriculteurs
Les agriculteurs ouvrent leurs portes.

À Bédée, le GAEC Collin-Berree a ouvert ses portes le mardi 17 juin, comme douze autres fermes en Bretagne. Objectif : échanger entre agriculteurs sur les pratiques, les modèles d’exploitation et les défis de demain.

La chambre régionale d’agriculture a organisé des portes ouvertes dans 13 fermes en Bretagne, 3 en Ille et Vilaine dont le GAEC Collin-Berree sur la commune de Bédée, le mardi 17 juin. À destination des professionnels ou des lycées agricoles, ces portes ouvertes avaient pour objectif un échange d’expériences. « Nous avons des choses à partager pour faire progresser nos stratégies d’entreprises » explique Julien Collin. « Ce sont les agriculteurs qui parlent aux agriculteurs » complète Frédéric Chevalier, élu référent territoire de la chambre d’agriculture.

Et pourquoi pas revenir avec des idées nouvelles ? Julien Collin est la 4e génération d’exploitants à Bédée, en production laitière, installé sur une centaine d’hectares avec 85 vaches. Un second site de 45 hectares sur la commune de Noyal-Chatillon sur Seiche vient compléter l’activité. Mais ce 2e site sera lâché au départ à la retraite de son oncle, après 150 ans d’exploitation par la famille. « Ces rencontres abordent aussi les enjeux de renouvellement des générations » insiste Aurélie Lajoye, chargée d’animation territoriale à la chambre d’agriculture « les différentes stratégies d’entreprises possibles et les différents modèles existants ». « Il faut réfléchir à la vie que l’on veut avoir, je suis président de 2 cuma, sapeur-pompier, j’ai une vie de famille, je veux aussi du temps libre. Donc comment on s’organise ? » se demande l’agriculteur.

Les produits phytosanitaires : ils en pensent quoi ?

Le 2e sujet abordé à l’occasion de ces échanges concerne l’utilisation des produits phytosanitaires. « Il y a plusieurs types d’agriculture et le zéro phytosanitaire demande des investissements techniques » précise Aurélie Lajoye. Depuis 13 ans dans le groupe DEPHY, un réseau d’expérimentations avec les agriculteurs pour faire différemment, Julien Collin montre une autre logique que le tout « phyto » « j’ai investi dans des techniques de désherbage mécanique ». « Dans le cadre de la révision du SAGE (Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux) Vilaine, l’accompagnement financier pour changer de pratiques n’est pas chiffré » indique Aurélie Lajoye.

Un atelier bovin

Enfin, autre thématique : l’atelier bovins. « J‘ai fait le choix de la robotisation pour soulager le personnel et préserver notre santé » affirme Julien Collin. « Pour 85 vaches, il faudrait normalement 3 à 4 personnes, mais avec 2 robots, on peut faire à moins. En plus, je délègue certaines tâches. Et robotisation et pâturage, c’est possible ».

Une action « Ferme ouverte » à destination du grand public cette fois sera organisée d’ici quelques temps.

 

La suite est à retrouver dans l’Hebdo de la semaine.