Yvigniac : Jean-Luc Boissel, un mandat marqué par la COVID
Jean-Luc Boissel, maire d'Yvignac-la-Tour.

Jean-Luc Boissel termine son second mandat et il reste à l’évidence marqué par le début de celui-ci, initié sous le signe d’une pandémie qui aura décidément beaucoup laissé de traces. Un mandat qu’il n’est pas certain de renouveler. Rencontre.

Comment a travaillé l’équipe municipale durant ces cinq années ?

Je dirais que par rapport au contexte, c’est un mandat qui s’est plutôt bien passé. Et quand je parle de contexte, je pense évidemment à la première année avec la Covid. On nous a dit, en gros : vous ne faites rien du tout. Des réunions loin les uns des autres, avec des masques. On n’a pas su ni pu accueillir les nouveaux élus comme on aurait dû. C’est une image qui restera longtemps dans les esprits.

Et malgré tout ça les dossiers ont avancé ?

Il ne faut pas oublier que chaque mandat n’est qu’un maillon. L’actuel est la conséquence du précédent et celui qui viendra après, nous en serons responsables. Nous avons démarré notre premier mandat avec un dossier d’assainissement en attente. C’est pour cette raison qu’entre 2014 et 2018, aucune maison n’a été construite ce qui explique la démographie qui a suivi. L’assainissement a été lancé quand j’ai pris les fonctions de maire et désormais, la démographie augmente de 1 % chaque année.

Et les réalisations du mandat qui s’achève ?

Il y a eu le lotissement de la Croix, juste après la COVID avec 18 lots, tous vendus avec une facilité déconcertante. Les accès au centre bourg ont été améliorés avec des mobilités douces pour que tous les habitants, même sans voiture puissent y trouver leur compte. Nous avons aussi pensé aux services. Il ne suffit pas d’aller chercher des habitants, encore faut-il leur apporter des services. La MAM a pu s’installer dans un local communal, tout comme la coiffeuse qui a pu s’agrandir et laisser son local à la fleuriste. Nous avons poursuivi l’entretien de l’église avec des aides de la DRAC. Et nous avons lancé de gros chantiers qui sont en cours.

Après un peu de retard, où en sont ces chantiers ?

La boulangerie et les cinq logements de type social en plein bourg avancent. La boulangerie devrait être terminée cet été et nous avons de bons contacts pour un boulanger. Les deux appartements qui seront au-dessus devraient être finis à l’automne. La construction de trois autres logements suivra ainsi que les parkings qui iront avec. Nous espérons vivement que la population sera en phase avec le souhait qu’elle avait émis de retrouver une boulangerie et qu’elle ira y faire ses achats.

Il y a encore l’école et sa rénovation énergétique. Pour des raisons financières, nous serons sans doute obligés de laisser de côté les réaménagements intérieurs. Nous n’avons pas oublié de former nos enfants à l’avenir avec le jardin de l’école et la mise ne place d’un verger accessible à tous. La commune a acquis la friche dite Le Breton qui devrait nous permettre de mettre en place un nouveau lotissement pour continuer à accueillir des habitants.

Globalement, est-ce qu’on peut dire que les engagements ont été tenus ?

Globalement, on peut dire que nous sommes sur la bonne trajectoire. Bien entendu, nous aurions aimé faire plus mais la crise sanitaire et la situation actuelle nous mettent parfois en difficulté. Disons que le mandat est plutôt conforme à ce que nous avions envie de faire. Par exemple, quand nous avions envisagé les travaux de l’école, nous n’avions pas imaginé les faire à une telle hauteur. C’est la crise climatique qui nous y a poussés.

Est-ce que le maire que vous êtes éprouve le ras-le-bol de certains de ses collègues ?

Il faut reconnaître que les comportements individualistes augmentent  mais ici, on reste dans un milieu facile. Je ne sens pas une pression particulière. Cependant, on voit bien que les gens attendent de plus en plus de la collectivité alors qu’elle n’aura sans doute plus les possibilités d’offrir autant. Peut-être serait-il bon que les citoyens se rendent mieux compte qu’il vaut mieux essayer de s’aider soi-même et de se prendre en main ?

Vous allez repartir en 2026 ?

En me lançant en 2018, j’avais dit que je m’engageais encore pour ce mandat et que je ne voyais pas au-delà. En tout cas, si j’arrêtais, ça ne serait pas à cause du ras-le-bol tel que celui qui est rencontré par certains autres maires. Bien entendu, mon souhait est qu’une équipe se mette en place.

 

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La suite est à retrouver dans l’Hebdo de la semaine.