Ils ne jardinent peut-être pas comme vous. Ils ne cultivent peut-être pas les mêmes choses que vous. Ils ne voient pas forcément le jardin comme vous. Ils sont passionnés de jardin et ça sera une excellente occasion d’aller voir ailleurs ce qui se passe dans un courtil, petit ou grand, et sans pesticides, évidemment.
Chez Éliane et Jean-Michel Renault, tout est grand. Le terrain fait à peu près 15 000 m². Les arbres font des tailles impressionnantes. La quantité de fruits récoltée
est grande aussi. Mais attention, la vie de jardiniers n’est pas un long fleuve tranquille comme le savent à peu près tous ceux qui s’y sont lancés. D’abord, on ne réussit pas à tous les coups même après de longues années de pratique. On n’a pas toujours tout de suite les explications aux échecs ou les réponses aux questions. Ensuite, le jardinier n’est pas tout seul à avoir un œil très attentif sur la future récolte, les fleurs à venir, les fruits espérés, les confitures rêvées. Dans la nature, il y a aussi quelques fins connaisseurs de bonnes choses.
Bernard Hinault tête, Poulidor boulotté
Tenez, par exemple, les rosiers. Chez Éliane et Jean-Michel, il y en a deux à noter. Le Bernard Hinault, c’est lui qui est arrivé le premier au jardin. Normal quand on porte ce nom. Et en plus, il a des fleurs jaunes, comme le maillot du Tour de France. Le Raymond Poulidor, arrivé en second (des deux) a par contre été le premier à se faire grignoter et dans les grandes largeurs. Par un ou des chevreuils friands de bons bourgeons et de tiges ou fleurs bien tendres. Il y a aussi la pyrale, une chenille dévoreuse de buis, des champignons qui dévastent d’autres plantes. Avec les pies et les merles, les deux jardiniers voient rouge car ces oiseaux voient rouge aussi quand les fraises sont à peine mûres. Quant aux cerises, même pas en rêve : ça fait belle lurette que nos deux amateurs de potager n’en n’ont pas mangé. Chaque jour, il faut veiller au grain, aux feuilles, aux fruits, aux légumes.
Des chênes de toutes sortes
Mais ne noircissons pas trop le paysage cependant. Il y a pléthore de belles et bonnes choses à l’Octorelle, le lieu où vivent Jean-Michel et Éliane. Si vous aimez les plantes et les arbres de toutes sortes, vous serez servis. Par contre, attention à ne pas y perdre son latin. Entre les chênes à feuilles de châtaignier, le chêne noir qui est en réalité très clair, le chêne liège qui pousse le bouchon un peu loin, le chêne chevelu qui n’a évidemment aucun poil, il y a de quoi s’arracher les cheveux. Et côté histoire de France, il y a parfois des anachronismes. Imaginez bien que dans ce jardin, le rosier Napoléon est arrivé bien avant Poulidor. Sacré Poulidor, toujours à la traîne ! Dernière petite anecdote : le chêne vert qui trône en ces lieux est le premier à y avoir été planté et c’est autour de lui que tout le reste a été imaginé. Il a été offert à Éliane en 1995 pour fêter ses dix ans d’activité dans l’entreprise qui l’employait. Une visite à consommer sans modération.
Les quatre jardins à visiter dans le secteur de Lamballe : à Hénon, la Pâture es Chênes le dimanche 15 de 10h à 12h avec commentaires sur les techniques de jardinage, sur inscriptions au 07 66 48 01 76 ; à Moncontour, le jardin médiéval situé sur une parcelle publique et géré par ne association, le dimanche de 14h à 18h ; à Noyal, l’Octorelle le samedi de 14h à 18h30 et le dimanche de 10h30 à 18h30, contact 06 09 39 75 57; à Saint-Glen au 5, la Haye eu Lion chez Nicole Zuffellato, le samedi de 14h à 18h3, et le dimanche de 10h30 à 18h30, contact 06 41 81 19 56. Toutes ces visites sont gratuites et les chiens ne sont pas
acceptés pour préserver les espaces. L’opération est menée avec le soutien et l’aide de Lamballe Terre et Mer.