Les 3 et 4 mai dernier, l’association talensacoise « Les Coulisses de la Nature » ont accueilli l’homme-médecine gabonais de la tribu puvi-pygmée (peuple autochtone d’Afrique équatoriale) Assossa Soumouna et Sabah Rahmani, anthropologue et directrice de la collection « Voix de la Terre » chez Actes Sud, spécialiste des peuples premiers.

En tournée nationale, ils ont fait une étape à Talensac à l’initiative de Myriam et Claudie Baran, éco-éthologue et artiste plasticienne. Deux après-midis pour se
reconnecter à la Nature car « tout est énergie et donc vie », explique l’anthropologue. Cet esprit animiste, permet aux peuples premiers (476 millions de natives dans le monde) de protéger 80 % de la biodiversité grâce à leur mode de vie d’échange et non de prédation avec la Nature. « J’ai une mission de soin, d’aide et de transmission. Je soigne les maladies corporelles et mystiques, le corps, l’esprit et l’âme dans un temple sacré à 14 km de la capitale, Libreville ». Formé au Temple Sacré, Assossa connaît plus de 1 000 plantes, les huiles essentielles et les animaux. « Je suis un héritier, j’ai appris vite et commencé à soigner dès 9 ans.
Quand je suis absent comme maintenant, c’est mon fils qui me remplace. Nous apprenons à l’école de la forêt et la transmission des connaissances sacrées et secrètes se fait par l’initiation. Je suis un tradi-moderne » dit-il en riant.

Les deux matinées étaient animées par l’association dédiée aux Arts et Sciences du Vivant « On s’est regroupé pour partager nos histoires, nos compétences et lire nos écosystèmes naturels essentiels à notre qualité de vie », explique Claudie Baran. « On utilise du matériel (amplificateur de sons, endoscope etc) », complète Myriam « Notre observation crée une forme de réalité. C’est ce qu’on explique aux élèves et aux étudiants (de la 6e au Master 2) en ateliers. Nous apprenons en expérimentant, c’est la meilleure façon de retenir. Nos ateliers sont ludiques et travaillent avec les sens« .