Depuis octobre, onze lycéens réfléchissent à la notion de consentement et à l’égalité femmes-hommes. Ils ne s’arrêtent pas à la réflexion. Jusqu’en juillet, ils mèneront aussi des actions de sensibilisation. Rencontres, événements locaux et projets européens rythmeront leur engagement.

La première phase du projet a été consacrée à la sensibilisation. Grâce au soutien financier du département d’Ille-et-Vilaine, la compagnie La Morsure a accompagné les jeunes dans une démarche artistique. Ils leur ont présenté en novembre le spectacle Ouir, le consentement.

En janvier, une deuxième étape, soutenue par le programme Erasmus+, a permis d’approfondir la réflexion. Accompagnés par le service jeunesse et d’élus communautaires, les lycéens ont pris la direction de Paris. Ils ont découvert les lieux où se façonnent les débats et les lois. À l’Assemblée nationale, les lycéens ont rencontré Mathilde Hignet, députée d’Ille-et-Vilaine, et Sarah Legrain, députée d’Île-de-France (notamment porteuses de la proposition de loi visant à modifier la définition pénale du viol et des agressions sexuelles en introduisant explicitement la notion de consentement) pour comprendre les travaux en cours sur le consentement et le cadre législatif actuel.

Le groupe a ensuite été reçu au Sénat par Sylvie Robert, vice-présidente, et Anne-Sophie Patru, sénatrice d’Ille-et-Vilaine. Ces échanges leur ont offert une compréhension plus fine des politiques publiques en la matière et ont nourri leur réflexion pour les actions à venir.

Un véritable fléau

Le 21 mars dernier, à l’invitation de lycéens mobilisés, la députée Claudia Rouaux est venue échanger sur cette thématique. Les débats ont été animés, précis et engagés sur ce sujet d’actualité. D’autant que la question divise puisque la proposition de loi a été débattue dernièrement.

Claudia Rouaux y est favorable : « Les violences sexuelles sont un véritable fléau. Si ce texte suscite des débats riches dans la société, l’introduction de la notion de consentement est une avancée pour mieux protéger les victimes. »  Elle a tenu à souligner que « cette proposition de loi nécessite aussi de profonds changements culturels, de la formation et une augmentation des moyens alloués à la justice« .

L’Assemblée nationale a adopté cette proposition de loi en première lecture le 1er avril 2025, avec 161 voix pour, 56 contre et 16 abstentions. Pour Pauline, 17 ans, ce projet et ses échanges « doivent permettre de planter une graine pour faire en sorte que les comportements changent ».

Quelques semaines plus tard, c’est à Bruxelles que le groupe a rencontré un fonctionnaire de la direction générale de la protection civile et des aides humanitaires européennes. En amont, ils ont visité la maison de l’histoire européenne et l’expérience Europe Bruxelles, et le parlement.

Une prochaine rencontre est prévue avec Marie-Pierre Vedrenne, euro-députée et une chargée des politiques et des campagnes au lobby européen des femmes.

Des temps forts localement

Mercredi 14 mai, un rendez-vous est donné au public au cinéma Le Celtic à Saint-Méen-le-Grand. Après la projection du Mélange des genres, les lycéens monteront sur scène. Ils illustreront la thématique à travers des scènes de théâtre interactif pour ouvrir ensuite le débat avec les spectateurs. Entrée gratuite.

En juin, Quédillac, Montauban-de-Bretagne et Saint-Méen-le-Grand accueilleront deux expositions. Au pôle socio-culturel, les visiteurs découvriront « Les crocodiles sont toujours là ». Une exposition mettant en lumière des témoignages de femmes victimes de harcèlement de rue et de sexisme, illustrant la multiplicité des situations de harcèlement.

Parallèlement, dans la médiathèque montalbanaise puis au cinéma de Saint-Méen-le-Grand, « BASTA » traitera les stéréotypes de genre, les violences sexistes et sexuelles, l’autodéfense féministe et ses stratégies… Inspirée de la BD Basta ! Guide d’autodéfense féministe pour ados (et pas que…). L’autrice Marion Le Muzic sera présente le 18 juin pour rencontrer le public et faire une séance de dédicace.

Pour prolonger ces actions, le réseau des médiathèques BIM! mettra à disposition un fonds documentaire spécifique. Enfin, afin de garantir un ancrage durable de cette sensibilisation, les lycéens élaboreront un kit pédagogique destiné aux élèves de CM. Les enseignants pourront emprunter pour aborder ces thématiques en classe.

La suite est à retrouver dans l’Hebdo de la semaine.