Eréac : Les adieux de Marcel Marchand à la Foire du Châtelier
Marcel Marchand, l'ancien président de la foire.

Marcel Marchand, figure emblématique du bénévolat à Éréac quitte définitivement son poste de bénévole au sein du comité de la foire du Châtelier. Il l’a annoncé le vendredi 25 avril lors de l’assemblée générale. Retour sur le parcours d’un amoureux des gens.

1967, la foire du Châtelier d’Éréac est relancée, point de départ dans le monde du bénévolat pour Marcel Marchand. «On a découvert que cette foire date en réalité du Moyen-Âge. J’ai trouvé des écrits qui datent de 1705 sur le sujet, mais dans un autre livre édité sur la commune de Mégrit, des écrits de 1505 ont été trouvés. La foire a donc repris en 1967 grâce au maire de l’époque et un de ses collègues. Je me souviens que les vaches et les chevaux étaient attachés à la grille de l’église. J’ai débuté en tant que bénévole cette année-là, je suis passé par tous les postes, vendeur de billet, service à la buvette…, puis de 1997 à 2009 j’ai été président ».

Marcel s’investit ensuite dans de nombreuses associations et structures d’Éréac, il est notamment sollicité pour entrer dans le bureau des écoles, il devient également président de l’Union paroissiale d’éducation chrétienne en 1976, où il va assurer le poste de président  pendant 11 ans. Il devient également vice-président de l’association foncière et président du comité des fêtes, « Poste que j’ai continué au nom du comité de la foire. À l’époque on organisait des courses de chevaux en août, j’en ai organisé pendant trois ou quatre années. Je faisais aussi partie du comité hippique de Bretagne qui représentait les quatre départements bretons avec 26 courses de chevaux de pays, et il fallait qu’on en assume la moitié ».

En 2007 Marcel décide de lever le pied, « Je trouvais que ça faisait trop donc j’ai  arrêté les courses pour m’évader un peu ». Le retraité, qui a consacré sa vie à aider les autres, constate une baisse de l’engouement pour le bénévolat, « C’est dommage mais le bénévolat se perd et beaucoup de personnes qui viennent de la ville ne cherchent pas forcément le contact. Si on va vers eux, ils sont très sympas mais ils n’iront pas vers les autres. »

La foire du Châtelier, toute une histoire

Sept foires chevalines existent au niveau du département des Côtes-d’Armor, elles se sont regroupées en fédération, FCFC (fédération costarmoricaine des foires chevalines) en 1965. « Ça nous permet d’avoir des relations entre tous, des conseils, des subventions. » Marcel a initié un changement majeur lors de ses années de présidence au sein de la foire, qui se tenait jusqu’en 2009, le troisième jeudi de septembre. « Il n’y avait pas de jeunes car les enfants étaient à l’école et les gens au travail. En  réunion des fédérations deux foires avaient changé leur date, donc ça m’a donné envie de faire pareil et de passer au samedi. La date a donc été changée en 2009 et j’ai arrêté aussitôt après la présidence. Maintenant, c’est le troisième samedi de septembre, on a eu 1500 personnes de plus grâce à ce changement. »

Marcel révèle que lors du changement une pétition avait circulé sur la commune pour que la foire revienne le jeudi, « mais ça n’avait pas abouti », dit-il en souriant. Les chevaux, Marcel les connaît depuis son plus jeune âge, « J’ai conduit les chevaux à partir de 14 ans. Petite anecdote, à Lanrelas, où je suis né, on avait l’habitude d’avoir des chevaux entier donc non castré contrairement à Éréac où ils étaient castrés et où il y avait des juments. Quand je venais voir le maréchal-ferrant à Éréac, nos chevaux commençait à s’énerver à deux kilomètres du bourg », confie-il en rigolant. Son attrait pour les chevaux va continuer avec la foire, qui va d’ailleurs le décider à acheter une jument de course, « Je l’ai eu quand elle avait 4 ans, elle avait notamment déjà couru à Vincennes. C’est la foire qui m’a donné envie de l’acheter », avoue-t-il.

Une foire reconnue

La foire rassemble désormais 100 chevaux au lieu de 180 avant. « Ce sont des chevaux de particuliers, chevaux de trait, quelques chevaux de course, des poneys, des ânes… Le  but est de faire découvrir le cheval de trait breton. Quand j’étais président je m’occupais de la foire mais je ne m’occupais pas des chevaux. Lorsque j’ai arrêté, Yves Navière qui m’a succédé de 2009 à 2017, m’a dit de garder le concours donc c’est ce que j’ai fait jusqu’à l’an dernier

Marcel est fier de l’ampleur de la foire : « C’est un moment très apprécié par le public. En plus, la commune est partie prenante de la foire grâce aux agents municipaux qui nous aident, le transport assuré avec les camions, etc. » La partie restauration a également évolué au fil des ans. Si au départ le public pouvait se restaurer lors de la foire dans les cafés de la commune, l’équipe de Marcel a par la suite décidé de louer une salle ambulante de 200 places avec un cuisinier de Loudéac qui venait préparer les plats. « Depuis 2010 on loue le chapiteau du cirque Gervais où on peut mettre 750 personnes pour manger. Dans l’équipe du comité de la foire il y a un cuisinier donc c’est lui qui s’occupe du repas. Le cirque garde la place au milieu pour faire des numéros pendant le repas. »

Petit à petit des structures gonflables ont même fait leur apparition pour les enfants. « Tout est gratuit maintenant car on est sponsorisé, dans l’intention de donner accès à tous les jeunes ». Après 58 ans d’investissement dans la commune Marcel a définitivement quitté le comité de la foire le 25 avril, chaleureusement remercié par l’actuel président Thierry Dieulesaint et son équipe.

 

La suite est à retrouver dans l’Hebdo de la semaine.