Broons : L’Hermitage veut garder des traces de son passé
Deux personnes devant le four de l'Hermitage.

Le dimanche 27 juillet, le village de L’Hermitage fêtera les 50 ans de la construction de l’actuelle chapelle dédiée à Marie-Madeleine. Cette journée sera un grand moment de mémoire, de dévotion mais aussi d’histoire du patrimoine. Quelques mois avant cette fête qui promet d’être mémorable, une équipe de bénévoles est allée défricher plusieurs endroits pour sortir des éléments de leurs broussailles.

L’Hermitage, c’est tout en haut de Broons, après Cambel, après Chantermerle, presque au bout de tout. « Au bout de tout peut-être mais quand même, pas complètement perdu. Il y a plein de choses ici et les habitants sont très soudés. On s’entraide beaucoup », estime Alexis Henry, qui sera l’une des chevilles ouvrières des 50 ans.

Successeur de Germaine

À bientôt 18 ans, Alexis est déjà un passionné d’histoire et de patrimoine. Du reste, il a été baptisé dans la chapelle cinquantenaire. Voilà déjà plusieurs années qu’il veille scrupuleusement sur cet édifice qui a été érigé en 1975, un peu au-dessus du domicile de la famille Henry. « Avant j’aidais Germaine Haguet. Quand elle est décédée en 2020, c’est naturellement que j’ai pris la suite. J’aime bien ça. Je trouve que c’est important de garder le patrimoine », dit-il.

Alors, pour le demi-siècle de la chapelle (qui est en fait la troisième de la série), il a eu envie « de faire quelque chose, de marquer le coup. J’en ai parlé à Marthe Leclerc, responsable de la paroisse et à l’abbé Jean-Jacques Leroy et ils ont été d’accord tout de suite pour marquer l’événement ». Au-dessus de ses espérances peut-être puisque l’évêque a déjà assuré l’équipe de sa venue et d’autres personnalités ont également été conviées.

Chapelle, lavoir et four à pain

Le nom du village en dit déjà un peu sur la longue histoire de ce lieu. Un ermitage était autrefois un endroit où la vie religieuse était très présente. « On sait qu’il y avait là une ferme qui dépendait de l’abbaye de Boquen. Au Moyen-âge, il y avait déjà une chapelle mais elle a complètement disparu. La seconde, celle qui a été défrichée samedi daterait de 1864. Elle était toute petite avec une partie en maçonnerie et une plus grande partie en terre », explique Quentin Renault.

Effectivement, quand on va sur place, on voit bien que l’édifice était très restreint et ressemble d’avantage à un oratoire (lieu de prière) qu’à une chapelle. Pas loin de là, à Saint-Maleu, il y avait aussi un hospice qui était en réalité une léproserie. D’ailleurs, dans ce secteur, il y a un champ qui s’appelle Les Fosses. Pas très compliqué de deviner que quelles fosses il pouvait s’agir.

Une dizaine de bénévoles et cinq habitants du village ont consacré samedi une matinée de travail intense pour dégager ces ruines de l’enchevêtrement de lierre, de ronces et autres végétaux. De même un four à bois qui avait disparu sous le même type d’amoncellement est réapparu.

« Moi, ça fait 75 ans que j’habite ici, je n’ai jamais vu ce four en marche. Donc, ça fait bien longtemps qu’il n’a pas servi », indique Jean Orinel qui va fêter ses 98 ans dans quelques mois. Doyen du village mais aussi de la commune de Broons, il est très content de ce qui se prépare dans son village. Et il en sera bien entendu. Un lavoir a aussi été ressorti de l’oubli. « Il est alimenté par la source de Saint Rouault », précise Alexis. Prononcé façon gallo, ça donne quelque chose comme « Saint-Rouaou ».

La croix et la bannière ?

Et ce ne sont là que les premiers préparatifs. Quentin Renault indique que le four pourrait être protégé avec l’aide des services techniques pour éviter son effondrement total. Le lavoir pourrait de même être remis en état et ce d’autant plus facilement qu’il se trouve sur une parcelle communale. Pour l’ancienne chapelle, c’est un peu plus délicat car elle est sur un terrain privé.

Toute cette opération de travail sur le petit patrimoine correspond parfaitement à l’une des tâches que Daoudour avait choisi de mener lors de sa création.

Quant à Alexis, il sait qu’il va y avoir du pain sur la  planche pour assurer une fête parfaitement réussie. Et on allait oublier : une bannière flambant neuve sera de sortie le 27 juillet. Les enfants Henry en ont esquissé les dessins et elle a été réalisée par les Ateliers Lemée de Saint-Grégoire. Mais attention : elle va rester dans son carton jusqu’au jour de la fête. Pas question de dévoiler ce petit bijou. Il faudra patienter.

 

La suite est à retrouver dans l’Hebdo de la semaine.