Une fois de plus, les pompiers volontaires de « Pompier international des Côtes-d’Armor » (Pica), association de secours international regroupant pompiers, médecins et paramédicaux du monde de l’urgence, ont porté assistance. Cette fois, c’est à Mayotte qu’ils sont intervenus.
Nadia Georges est médecin urgentiste. Elle est également présidente de PICA. Avec les autres urgentistes, elle raconte : « Ce matin au dispensaire jouxtant notre camp de base, 50 patients dont 2 nécessitant une évacuation en ambulance ont été pris en charge. Cela faisait suite aux premières reconnaissances réalisées sur Ongoujou Haut et Bas dans un banga où personne n’était venu apporter aide et assistance depuis le cyclone. L’objectif était d’établir un lien de confiance avec une population majoritairement clandestine afin qu’elle accepte soins et nourriture. »
Une intervention d’ampleur
En une après-midi, 60 patients ont été pris en charge. L’équipe médicale a soigné de nombreuses plaies non-traités depuis le cyclone. Ce même jour, 650 sacs repas ont été distribués aux familles. L’association s’est occupé de plus de 1 500 patients en un mois. Un rythme conséquent qui voit modifier fréquemment les équipes. « Une équipe se prépare en métropole. Elle va arriver samedi. » Nadia ajoute que cette situation lui rappelle un précédent cyclone à Haïti. Elle dénonce « des problèmes d’insalubrité sanitaire« . Le besoin d’aide est toujours présent.
Une île en grande détresse
L’intervention de Pica a mis en lumière les difficultés majeures auxquelles fait face Mayotte : manque d’eau potable, coupures d’électricité et surpopulation.
« En plus de la population mahoraise, vivent sur cette terre de nombreux Comoriens sans papiers. C’est pourquoi il est difficile de connaître le nombre réel de victimes après le cyclone. Même un maire n’est pas en mesure de dire combien d’habitants vivent dans sa commune. Pour distribuer eau potable et colis alimentaires, le calcul était de prendre la population civile enregistrée et de la multiplier par trois », alerte Nadia Georges.
Acquise par la France en 1841, Mayotte est aujourd’hui le territoire français le plus pauvre. Le passage du cyclone Chido l’a durement touché. Le bilan officiel fait état de 39 morts et de plus de 5 000 blessés, mais beaucoup estiment ces chiffres sous-évalués.
L’article est à retrouver dans l’Hebdo de la semaine.