Dans un contexte de baisse de la natalité, des classes ferment. La municipalité de Saint-Vran lutte contre le phénomène. Vendredi dernier, elle avait convié nombre d’invités pour l’inauguration de l’extension de son école dans des locaux plus spacieux et mieux aménagés. La fin d’un chantier aussi ambitieux que complexe. Un beau pari sur l’avenir.
Après la coupe du ruban et la visite des nouveaux locaux, dans son mot de bienvenue, Evelyne Gaspaillard, maire, fait un retour en arrière. Elle rappelle la première construction de l’école sur ce site. C’était dans les années 50 pour des locaux dédiés aux filles qui « émigrèrent du vieux bourg ». L’école fut inaugurée en 1954 par René Pleven. En 1989, un rapprochement s’opère avec Mérillac. Un an plus tard avec Langourla. Un des premiers RPI (Regroupement Pédagogique Intercommunal) du département est né.
Très vite, l’école de Mérillac disparait et les enfants de ces trois communes se regroupent sur deux sites : les plus petits à Saint-Vran et les plus grands à Langourla. En février 1996, la menace d’une fermeture de classe plane sur le RPI, mais une large mobilisation des élus et des parents d’élèves convainc le rectorat de retirer ce projet. Au fil des années, des aménagements sont opérés dans les locaux, dont une rénovation du chauffage en 2012.
Un compromis entre l’ancien et le nouveau
En 2020, l’actuelle équipe municipale inscrit la rénovation de l’école et son agrandissement dans ses investissements prioritaires. En 2022, une ouverture de classe vient confirmer l’intérêt de ce projet. Il est confié au cabinet Petr architectes de Rennes. Les plans se dessinent : modifier sans dénaturer et nouveautés. Il est décidé que le bâtiment principal conserve ses deux salles de classe et son préau. L’espace de sieste est positionné de manière centrale entre les deux classes. L’entrée de l’école s’opère depuis un parvis et son auvent, près des zones de stationnement existants. Le bureau de direction dispose d’une vue sur le parvis et la zone d’accueil. Tout au nord, on retrouve l’espace de motricité et son rangement ainsi que la salle de propreté.
L’idée est aussi de privilégier un chauffage avec une pompe à chaleur, des matériaux naturels tels que le bois en bardage et charpente et le zinc naturel en couverture. Les travaux débutent en avril 2023.
58 % de subventions
Xavier Postaire, premier adjoint, développe la partie pratique et financière. Il précise que le chantier n’a pas été de tout repos. Le chantier s’est déroulé en site occupé et avec l’installation de classes modulaires pendant plus d’une année. Côté financier, le coût global s’élève à 954 024, 96 € avec un taux de subventions de 58 % dont 275 000 € d’aides d’état, 120 000 € de la Région, 110 808 € du département et 50 000 € de Loudéac communauté. La commune finance le reste via 198 216 € de fonds propres et un emprunt de 200 000 €. À ce jour, le chantier est globalement terminé. Il reste encore des travaux à faire en extérieur.
Tour à tour les partenaires financeurs prennent la parole. Xavier Hamon pour Loudéac communauté, loue cette réalisation parlant de l’école comme un vecteur d’intégration pour les nouveaux arrivants. Au nom du département, Didier Yon dit son admiration pour ce projet d’avenir et annonce que le département maintient bien ses contrats de territoire. Le député Corentin Le Fur salue la qualité de cet investissement qu’il qualifie d’ambitieux. De son côté, le nouveau sous préfet de Saint-Brieuc, Georges Salaün, se veut plus nuancé. Tout en soulignant la qualité de l’ouvrage, il met en avant la baisse de la natalité. Cela va inévitablement générer des fermetures de classes qui doivent cependant « se faire intelligemment ». À ce titre, se regrouper en RPI est sans doute une bonne solution, conclut–il.
L’article est à retrouver dans l’Hebdo de la semaine.