Le musée de la forge est un lieu chargé d’histoire. Il raconte la vie d’Antoinette, gérante d’une épicerie, et son mari André, forgeron. Les visiteurs sont plongés au plus près de leur quotidien. Des démonstrations de forge animent également le lieu.
Situé au cœur du pays de Brocéliande, à 10 kilomètres de Paimpont, un lieu attire l’attention des curieux et des touristes à Saint-Malon-sur-Mel : le musée de la forge. On y découvre l’histoire d’Antoinette Dugué, gérante d’une épicerie, et son Mari André, forgeron. Nous sommes le 1er août 1933 lorsque le couple décide de lancer son activité. Leur commerce devient rapidement incontournable et fréquenté dans ce petit bourg. « C’était un lieu de vie et d’échanges très fort. Des agriculteurs sollicitent André pour le ferrage de leurs chevaux, et des enfants du village y venaient régulièrement manger », témoigne Violette Turpin, chargée de promotion pour l’Office de tourisme Saint-Méen Montauban.
Les visiteurs sont plongés dans cette ambiance d’époque. « La première pièce du musée a totalement été reconstituée il y a plusieurs années. » Carte d’identité, factures, photos d’époques, articles de quincaillerie, bonbons vendus par Antoinette… De nombreuses archives témoignent de l’importance de ce commerce.
L’ancienne forge et sa scénographie
Dans la seconde partie du musée, les visiteurs sont dans une pièce sombre. Il s’agit de l’atelier de forgeron occupé par André Dugué. « On a installé un jeu de son et lumière qui permet de s’imprégner du quotidien du forgeron », explique Violaine Turpin. Dans cette scénographie, d’une durée de 12 minutes, deux voix-off racontent le parcours d’André Dugué. Avant de venir sur Saint-Malon-sur-Mel, le forgeron a effectué deux années d’apprentissage à Iffendic et fut prisonnier de guerre en Allemagne de 1940 à 1945. On apprend également qu’il se leve tôt et commence à travailler dès 5 heures du matin, et qu’il profite de son peu de temps libre pour jouer aux palets.
Une présentation de l’atelier vient ensuite, avec les objets et les outils qui le composent. Foreuse pour percer, établi pour ranger ses outils, soufflet à bassin, et même un bassin d’eau… L’utilité de chaque objet est expliquée car le métier de forgeron est complexe à comprendre.
Forgeron, un métier qui en cache d’autres
Dans la dernière pièce du musée, les visiteurs pénètrent dans une salle d’exposition. Ils découvrent qu’André Dugué est aussi un maréchal-soignant. En plus de s’occuper du ferrage de chevaux, ânes ou bœufs, il soigne les bêtes et possède une trousse vétérinaire pour les agriculteurs qui sollicitent ses services. Le forgeron (et maréchal-soignant) est aussi cordonnier et charron. La polyvalence est requise… « Forgeron et cordonnier ne sont pas incompatibles. À l’époque, certaines chaussures sont ferrées pour une meilleure durabilité. Le charronnage est un art qui consiste à fabriquer et à réparer des charrues en utilisant autant le fer et le bois », peut-on lire sur un panneau affiché. Une collection d’outils utilisée par André Dugué est également exposée.
La visite du musée se termine après une démonstration de forge. Cédric Lamballais et Claude L’hyver, respectivement coutelier au Haras d’Hennebont (Morbihan) et à Maxent (Ille-et-Vilaine), sont à la manœuvre. Cédric Lamballais a eu l’opportunité d’accueillir les premiers visiteurs au mois de juillet. « C’est le plus beau métier du monde, de pouvoir transformer la matière et d’en faire quelque chose qui n’a rien à voir », assure-t-il. Pendant 45 minutes, le professionnel présente son métier, ô combien technique et chronophage.
« J’utilise une cinquantaine d’outils différents pour fabriquer un couteau et il y a 42 étapes à respecter qui nécessitent au moins 4 heures de travail. » Il précise : « Je prends d’abord une barre d’acier que je vais déformer à coups de marteau. Ensuite, il y a le polissage pour enlever les aspérités et rendre plus brillante la lame. » Puis vient l’assemblage de la lame et de la manche du couteau. « Je termine enfin par l’affûtage. L’objectif est d’obtenir un angle afin que le couteau soit tranchant », conclut-il.
Pratique : Le musée de la forge est ouvert tous les jeudis de l’été (fermé exceptionnellement le jeudi 15 août mais ouverture vendredi 16 août). Horaires des visites : 14 h 30, 15 h 30 et 16 h 30. Il est fortement conseillé de réserver sa visite sur destination-broceliande.com ou par téléphone au 02.23.43.51.26. Le musée est fermé le reste de l’année.