À l’école Saint-Joseph de Broons, une équipe de bikers anti-harcèlement
Les bikers de l’association Ar Chach Diwal viennent d’arriver à l’école Saint-Joseph pour une intervention sur le harcèlement dont tout le monde se souviendra.
L’association Chach Diwal, une équipe de bikers, intervient dans les établissements scolaires pour sensibiliser au harcèlement scolaire. Les élèves de l’école Saint-Joseph ont bénéficié de leurs conseils.  

Besoin de personne sur ma Harley Davidson ? C’est ce que dit la chanson. Mais certains se sont dit que d’autres pouvaient avoir besoin d’eux quand ils ne chevauchent pas une Harley. C’est le cas des membres de l’association Ar Chach Diwal. « Ça veut dire chien de guet ou chien de garde. Le chien de guet était, à Saint-Malo, un chien dédié à la surveillance des remparts », explique Thierry, responsable de l’association. Ar Chach Diwal se veut donc, en quelque sorte, une sorte de rempart contre le harcèlement scolaire, « ce fléau qui fait tant de mal à ou bien ont connu un membre de leur entourage qui l’a été », poursuit Thierry.

Quand l’armada débarque

Née à Saint-Malo, l’association essaime peu à peu et une section existe désormais dans les Côtes d’Armor. Elle intervient à la demande, dans les écoles, les collèges ou les lycées. Les membres y viennent avec des vidéos, des jeux, des films adaptés à chaque niveau. Sur un autre plan, ces motards qui ont du cœur, aident les jeunes qui sont harcelés et qui leur font appel. « Nous les conseillons sur les procédures, comment porter plainte, nous les écoutons, nous rencontrons les parents et aussi les établissements. Tout ça se fait en lien avec la gendarmerie car nous n’avons pas pour but de remplacer qui que ce soit ». L’équipe rappelle que le schéma du harcèlement est dramatiquement assez invariable : on met en cause la parole de la personne harcelée, on se bat pour que le harceleur reste dans l’établissement ce qui fait que trop souvent le harcelé doit s’en aller. Mais ces interventions suffisent-elles à régler les problèmes ? « Non pas toujours. Alors, quand on n’y arrive pas, on vient parfois chercher le harcelé à moto. Et on arrive à trente, quarante, cinquante ou cent motos et là, ça marque un peu quand même », précise Thierry.

« Nous les conseillons sur les procédures, comment porter plainte, nous les écoutons, nous rencontrons les parents et aussi les établissements. Tout ça se fait en lien avec la gendarmerie car nous n’avons pas pour but de remplacer qui que ce soit. » Thierry, responsable de l’association

Un parrain pour le harcelé

Après ce débarquement motorisé, l’association choisit un parrain pour le harcelé. Ce parrain est chargé de suivre l’évolution de la situation. Quand la victime est enfin libérée de l’emprise, le harceleur est contacté avec l’accord de sa famille et en lien avec un psychologue. Le but n’est ni de se substituer aux forces de l’ordre ou à la justice ni de se venger. « Nous bannissons toute forme de violence. Le but est de participer au règlement de situations difficiles. Nous nous aidons des témoins actifs ceux qui interviennent, qui nous donnent des éléments directement et aussi des témoins dits passifs qui peuvent nous contacter de façon anonyme ».

Une douzaine de ces bikers ont fait la semaine dernière une arrivée remarquée à l’école Saint-Joseph où ils ont pu rencontrer toute l’équipe enseignante et toutes les classes, depuis la maternelle jusqu’aux CM2. Et ravissement suprême, les moins timorés ont eu le droit de monter sur une Harley.  « Nous n’avons pas de cas de harcèlement à l’école mais nous avons préféré prévenir et aussi préparer les CM2 à leur entrée en sixième, leur permettre de savoir comment réagir, à qui s’adresser », explique Noémie Goinguenet, la directrice de l’école. Le 1er juillet, les bikers reviendront pour faire un bilan de leur intervention.

Contact : Ar Chach Diwal 06 47 11 33 49 ou archachdiwal22@gmail.com.