Gomené: “On a appris la vie à l’école ménagère agricole de la Hersonnière”

Posté dans : Article à la une 1

Alors que quelques femmes commencent à s’investir dans les assemblées communales de la région du Mené,  nombre de jeunes filles quittent définitivement le territoire à la recherche d’une vie meilleure en ville. Il faut dire qu’à l’époque, en milieu rural, la vie en ferme pour une jeune femme n’a pas beaucoup d’attraits étant souvent synonyme de soumission et de promiscuité dans un modèle familial ancestral.

Pallier à l’exode et maintenir les femmes à la campagne

Cette hémorragie féminine a des  conséquences dramatiques et  la dévitalisation des campagnes devient une grande inquiétude. L’idée est alors de développer des lieux de formation de proximité pour pallier  l’exode massif et tenter de maintenir les femmes en milieu rural. C’est le cas de l’école ménagère agricole de la Hersonnière de Gomené, créée sous l’égide des maisons familiales.

On y accueille des jeunes filles de 14 à 17 ans, souvent à l’issue de l’obtention de leur certificat d’études.  De 1955 à 1967, plusieurs centaines de jeunes filles vont ainsi suivre diverses formations en alternance. On est cependant encore loin de l’émancipation totale de la femme, puisque les cours permettent d’apprendre à bien tenir son intérieur, savoir coudre, cuisiner, éduquer les enfants.

Un lieu de liberté loin du joug familial

Pourtant les « anciennes » de la Hersonnière  aujourd’hui  septuagénaires et jeunes octogénaires parlent de l’école comme d’un lieu qui « a marqué nos vies et façonné nos destins ». En effet, outre cette préparation pour devenir la parfaite femme d’intérieur, l’école a aussi pour ambition d’apporter aux jeunes filles  une ouverture d’esprit. Le projet inclut ainsi des visites de fermes modèles,  des voyages découvertes dans la région voire à l’étranger, des veillées durant lesquelles on apprend à danser etc… Bref, la Hersonnière est plutôt perçue comme un  lieu de liberté, d’éveil à la vie moderne  et d’émerveillement hors du joug familial. « A la sortie, on se sentait parées pour commencer une vie d’adulte responsable, car on était débrouillardes et on maitrisait l’essentiel » commente une ancienne élève.  Il faut dire que la directrice d’alors, Anne Pichard, aujourd’hui centenaire, était aussi  aimée que respectée car  décrite comme  « sévère et juste ».

Souvenirs, souvenirs

Cette époque de transition fait l’objet d’un chapitre dans le second tome des « Cahiers du pays du Mené » qui vient de paraitre. Elle est aussi valorisée par le biais d’une exposition dans le bourg de Gomené qui se tient tout l’été dans l’espace sous le grand chêne. Il y a quelques jours, le vernissage a rassemblé une quinzaine d’anciennes élèves, ravies de se retrouver, de sortir leurs photos  d’époque et de raviver  leurs souvenirs communs autour d’Anne Pichard, présente pour l’occasion… un grand moment d’émotion !

Le vernissage de l’exposition, qui retrace les grandes heures de l’école de la Hersonnière a permis à plusieurs anciennes élèves (ici en compagnie d’Anne Pichard, directrice) d’évoquer nombre de souvenirs heureux.
Le vernissage de l’exposition, qui retrace les grandes heures de l’école de la Hersonnière a permis à plusieurs anciennes élèves (ici en compagnie d’Anne Pichard, directrice) d’évoquer nombre de souvenirs heureux.

  1. […] Gomené: “On a appris la vie à l’école ménagère agricole de la Hersonnière” est apparu en premier sur Hebdo […]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *