A Merdrignac, une triple signature de la charte gallo

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Attachés à la langue gallèse de longue date, L’Hebdomadaire d’Armor, l’Office de Développement Culturel du Mené et la commune sont désormais signataires de la charte du gallo, niveau 1. L’évènement s’est déroulé en présence de l’Institut du Gallo et de la Région dans les locaux du journal local.

La signature de la charte gallo, niveau 1 est actée pour une entreprise, une association et une commune du secteur de Merdrignac. De gauche à droite : Léandre Mandard pour l’Institut du Gallo, Mickaël Leveau maire de Gomené, Françoise Le Maire rédactrice en chef de L’Hebdomadaire d’Armor, et Serge Hamon président de l’ODCM et Kaourintine Hulaud, conseillère régionale, déléguée à la langue gallèse.

 

Le gallo est reconnu comme une langue régionale à part entière depuis décembre 2004, au même titre que le breton. Une reconnaissance qui était devenue indispensable pour les 200 000 locuteurs qui le promeuvent en le pratiquant dans la vie de tous les jours.

Pour L’Hebdomadaire d’Armor, cette mise en avant passe par la publication chaque semaine  depuis plus de 15 ans de deux chroniques dédiées, une sur l’actualité et une sur le Stade rennais: Les caoseries a Matao d’André Le Coq, loudéacien sacré Gallophone 2019, et Ao pus fort la pouche par Michael Genevée de Trémorel. Les deux hommes savent ancrer le gallo dans l’air du temps et leur texte respectif est toujours accompagné d’une traduction. Des atouts qui ont de quoi convaincre pour se saisir de cette langue souvent issue d’un héritage familial.

L’association ODCM représentée par Serge Hamon, son président, fait connaitre le gallo sur le territoire de longue date. La signature de la charte Dam Yan, dam Vèr, incite la structure à aller encore plus loin. « Il est envisagé l’enregistrement d’un message en gallo sur le répondeur, de réserver des sections en gallo sur le site internet et de proposer des actions en faveur du gallo » explique Serge Hamon, président.

Quant à Gomené, « le gallo fait partie de son histoire comme bon nombre de communes » relate Mickaël Leveau, maire. Parlé en famille et entre amis, le gallo s’affiche aujourd’hui sur les panneaux de signalétique d’entrée et de sortie de bourg. Et fait la fierté de ses habitants qui le voient autant comme un patois qu’une vraie langue. 27 % des habitants du secteur de Loudéac parlent gallo et 40 % le comprennent.

Le gallo a toute sa place

Pour l’Institut du Gallo représenté par Jerom Bouthier directeur, Jean-Luc Ramel, co-président et Léandre Mandard, vice-président, il est évident que la charte « redonne au gallo toute sa place, une place qu’il n’aurait jamais dû lâcher. »

Kaourintine Hulaud, conseillère régionale et déléguée à la langue gallèse à la Région Bretagne, assure que chaque nouvelle signature de la charte apporte de l’émotion car « c’est une phase de conscientisation des populations. » L’élue est convaincue que le gallo reprendra au fur et à mesure ses lettres de noblesse de façon collective. A l’intention d’André Le Coq qui ne pouvait être présent, elle assure que c’est « une figure. Si on pouvait le cloner…. »

Afin de s’approprier cette langue d’oïl « qui n’est pas si compliquée », l’Institut du Gallo vient de sortir La Chemine de galo pour le monde venû, une toute première méthode d’apprentissage pour le grand public.

Preuve que le gallo revient en force dès le plus jeune âge, la présence ce soir-là de deux élèves du collège Per Jakez Helias, Enora d’Illifaut, en classe de6e, et Lucas de Merdrignac, en classe de 5e, qui apprennent le gallo avec Régis Auffray, enseignant. L’une pour pouvoir parler en gallo avec son père ; l’autre pour échanger avec son grand-père qui parle le breton.

Anita Rouault la nouvelle présidente de Cac Sud 22 ainsi qu’Hélène Gustin, animatrice patrimoine, assistaient également à cet évènement qui s’est clôturé par la visite des locaux du journal et de l’imprimerie Le Maire, sans oublier le verre de l’amitié.

Dam yan, que du monde ben benèze à Merdrignac !

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