Eviter la désertification médicale en confortant l’offre de soins de proximité, la commune Eréac en a fait son cheval de bataille depuis 2017. Le projet le plus important de la mandature vient de se voir réaliser avec l’inauguration de la nouvelle maison médicale.
Depuis l’installation du docteur Poulain en 1922, Eréac a toujours bénéficié de la présence de médecins, ce qui représente un vrai luxe en milieu rural. « Les médecins, c’est dans l’ADN de notre village » affirme la maire. Et ce n’est pas tout, la petite commune de 682 habitants, située entre Broons et Merdrignac, est également dotée d’une pharmacie et d’un EHPAD de 59 places, faisant d’elle un véritable petit pôle médical. Aujourd’hui, le potentiel de patientèle représente environ 3 000 personnes issues principalement d’Eréac, Rouillac, Lanrelas et Mérillac.
Avec l’arrivée d’une orthophoniste en 2017, l’ancien cabinet médical qui accueillait déjà les deux médecins généralistes, Abel Sleiman et Téodor Ionita, était devenu exigü ; il était par ailleurs vétuste. Face à ce constat et consciente du vieillissement de la population (42% a plus de 60 ans et 22% plus de 75 ans), la municipalité s’est lancée dans le projet d’une nouvelle maison médicale avec l’appui de Lamballe Terre & Mer. Après un an de chantier confié au cabinet d’architecture rennais Ekum et de suivi par Christophe Bougault, adjoint aux travaux, le nouveau bâtiment ultra moderne d’environ 200m2, construit juste derrière le premier cabinet médical « pour ne pas consommer de foncier » précise Nicole Drobecq, était investi par les trois médecins et Jocelyne Pécheul, secrétaire médicale, le 12 juillet dernier. Ce 1er octobre, les praticiens étaient rejoints par le cabinet infirmier Louise Lemarchand de Broons qui assure désormais des permanences le matin.
Pour l’inauguration des lieux, Béatrice Obara sous-préfète de Saint-Brieuc était présente. Ainsi que Thierry Andrieux, président de LTM, Isabelle Goré-Chapel et Mickaël Chevalier, conseillers départementaux, l’équipe municipale, les maires des communes avoisinantes et les anciens maires de la commune.
Quatre cabinets médicaux
Antoine Charpentier, architecte d’Ekum, présentait le bâtiment « constitué de deux corps : quatre cabinets médicaux et des locaux de services. L’idée était de marquer une présence en retrait de la route en réhaussant le volume et en posant sur une façade de la tôle alu perforée. A l’intérieur, le parcours est une boucle ce qui évite de repasser par la salle d’attente. »
Thierry Andrieux soulignait « tout l’intérêt de conserver nos services de centre-bourg et de centre-ville, c’est pourquoi LTM s’est emparée de la politique santé pour accompagner les projets du territoire, comme celui ambitieux d’Eréac. Le contrat local de santé est maintenant en cours avec l’ARS. » L’objectif de cet outil vise à réduire les inégalités territoriales et sociales de santé. « Une de nos priorités est d’installer des professionnels de la santé sur notre territoire. Un deuxième centre de santé s’apprête à ouvrir à Lamballe et deux autres maisons médicales situées à Erquy et Pléneuf Val André, sont portées par la communauté d’agglomération. »
Mickaël Chevalier voit en ce projet « la garantie de l’accès aux soins de proximité à l’heure où des inquiétudes pèsent sur la présence hospitalière à Dinan. L’apport d’un fonds de concours sans concurrence entre communes est ici pertinent. » Il proposait par ailleurs au monde médical « d’être associé à la construction d’une cartographie de l’accès aux soins à l’échelle départementale afin d’anticiper l’avenir et de proposer une vraie offre médicale de proximité. »
Béatrice Obara félicitait « un projet construit en réflexion avec les médecins, ce qui n’est pas le cas partout. Ce nouvel outil aidera à capter d’autres praticiens. » Elle soulignait enfin « la bonne santé financière de la commune. »
L’investissement pour la nouvelle maison médicale s’élève à 432 000 €, somme diminuée par des subventions : 94 300 € de l’Etat dans le cadre de la dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR), 100 000 € de la Région au titre du contrat de partenariat 2014-2020 et 52 000 € de LTM via un fonds de concours. « Le reste à charge de 185 700 € est en autofinancement. Il est clair que la commune avec son modeste budget n’aurait pas pu assurer seule » concluait Nicole Drobecq.
Béatrice Obara, sous-préfète, visite les locaux de la nouvelle maison médicale en compagnie des médecins. De gauche à droite: Abel Sleiman, Béatrice Obara, Isabelle Goré-Chapel, Nicole Drobecq, Teodor Ionita et Thierry Andrieux. En arrière-plan: Claude Delahaye et Yves Lemoine, maires de Mérillac et Lanrelas.
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