Coup de gueule d’un correspondant : Merci les locaux mais jusqu’à quand ?

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Je le disais à un ami ces temps derniers : jamais on n’aura vu et entendu autant de remerciements pour les locaux de l’étape. De pleines pages, des placards entiers. Merci à nos producteurs locaux. Merci à tous les acteurs locaux. Grâce à nos collaborateurs locaux… Bravo à nos commerçants locaux…. Je suis assez optimiste de nature et j’aimerais croire que le coronavirus aura secrété assez de toxines anti commerce totalement mondialisé. Mais…

Et demain ?

Mais tout de même quelle ironie de voir certaines personnes adeptes des commandes internet, des achats dans les grandes zones citadines, des prix cassés, fracassés, écrabouillés, tout d’un coup se rendre compte qu’il y a près de chez eux des commerçants, des artisans, des fabricants du cru. Alors, ils sont allés les voir pour acheter un peu de dépannage. Et après, dans quelques semaines, quand Mister Konnardovirus se sera fait (presque) oublier, que feront-ils ces consommateurs ? Commandes sur internet ou achats locaux ? Petit et moyen commerce local ou grande distribution à des kilomètres de leur domicile ?

Dans le même bateau

Et attention, tout le monde est dans le même bateau. Il est temps de se rendre compte que le local, ça peut concerner tout le monde et presque toutes les activités. Il n’y a pas que l’alimentaire qui est concerné. Tous les achats peuvent devenir plus locaux. Et tout le comportement en général.

Allez, je ne devrais pas, mais je vais le faire quand même. Exemple d’un acteur local. Allez, au hasard le plus complet, une imprimerie. Et au hasard encore plus total, celle de Merdrignac que tous les lecteurs de L’Hebdomadaire d’Armor connaissent bien.

Un correspondant qui ne correspond à rien ?

Figurez-vous que personnellement, je commence vraiment à en avoir marre. Pas une semaine, pas une journée, pas une demi-journée sans que j’entende dire que, ah oui, heureusement que ce journal est là pour parler de nous, de nos associations, de nos activités. Dans ma propre commune qui compte un peu plus de 700 âmes (donc autant de corps et le double de bras et de jambes) aussi. Et que croyez-vous qu’il se passe chez nous comme ailleurs ? Il est vendu quatre ou cinq Hebdos (comme on dit) par semaine. Alors, où sont-ils les gens qui trouvent ce journal proche, présent, actif ? Alors, bien sûr pour acheter le journal au dépôt local, encore faut-il y aller de temps en temps ! Et peut-être certains lecteurs l’achètent-ils ailleurs. Ou bien ils sont abonnés ?

Solidaire

Pire encore, en cette période difficile, les petits commerces ont besoin d’un peu de visibilité. À qui certains font-ils appel ? Ben voyons, à L’Hebdomadaire d’Armor bien sûr !  Et quand ils ont besoin de prospectus, de documents pour leur communication, il en est d’autres (les mêmes parfois) qui font tout par internet mais qui viendraient bien quémander un petit article dans le journal, gratos bien sûr.

Eh bien, non, mesdames et messieurs, ce n’est pas possible, ce n’est PLUS possible. Ce n’est pas comme cela que ça fonctionne. Le journal est un acteur à temps plein de la vie de votre secteur mais il a besoin de lecteurs, de vrais, d’abonnés, d’acheteurs au numéro, d’annonceurs, de partenaires. Pas seulement de gens qui demandent : « C’est quand que « MON » article sort pour que je l’achète ? ». Pas uniquement de petits égo qui se dépêchent de mettre « LEUR » article sur les réseaux sociaux dès le jour de parution, privant le journal de plusieurs ventes.

Un tout

Dire ça, ce n’est pas demander l’aumône. C’est juste tenter de faire comprendre que la vie locale, c’est un tout, pour tout le monde, dans tous les contextes. Il suffit que chacun fasse un effort pour apporter une petite pierre à l’édifice sans faire une révolution dans sa vie.

Des clics… et des claques

Alors voilà mon souhait pour l’après coronavirus : que chacun se motive pour aller plus souvent et régulièrement à l’épicerie du coin, chez le boulanger local, voir le boucher voisin, le charcutier, le chocolatier, le marchand de chaussures le plus proche… Stop aux clics sinon gare à la claque un de ces jours. Et n’oubliez pas, abonnez-vous au journal qui parle de votre secteur. Ou allez l’acheter chez votre commerçant. Le local fait avancer puisque les locaux motivent.

Au delà de ce “coup de gueule”, il est vrai que tout n’est pas noir et je tiens pour terminer sur une note positive, à remercier tous ceux qui achètent régulièrement  L’Hebdo ou qui sont abonnés et ceux qui pensent à y passer des annonces.

 

Bernard Le Guével